Plus tard on adopte la mode et les idées du siècle des Lumières. Une bourgeoisie aisée et une noblesse libérale émergent. Le goût pour la musique, les bals et les concerts mène à la construction du premier théâtre en 1774. Maurice Quentin de la Tour, prince des pastellistes et enfant de la ville, fait étalage de son art à la cour en devenant le portraitiste officiel du roi Louis XV.
La Révolution est vécue de manière plutôt modérée à Saint-Quentin. Le commerce est en plein marasme, les églises désaffectées mais le calme revient. C’est alors que l’industrie du lin se convertit au coton.
Le canal de Saint-Quentin, indispensable liaison navigable, unit enfin le nord et la capitale dès 1810 et permet au charbon d’alimenter les usines. Plus tard, c’est le train qui rapproche encore davantage Saint-Quentin de Paris.
Le visage de la ville change tandis que les fortifications sont démantelées, amorçant un développement industriel qui pousse les populations des villages alentours à rejoindre les filatures et autre ateliers de tissage de la ville.
Le percement de nouvelles voies, l’arrivée du chemin de fer, l’expansion des faubourgs et la croissance démographique sont interrompus par la guerre franco-prussienne de 1870 et les huit mois d’occupation qui s’ensuivent. Mais, une nouvelle fois l’activité repart et la ville poursuit son développement, se structure et s’embellit.